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Lung Ta Zen
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13 juin 2007

COMPORTEMENTS ADDICTIFS DE FUITE

Zarathoustra

J’aborde ici les petits comportements addictifs qui nous pourrissent la vie.
Pëma Chödron (Les Bastions de la Peur, pratique du courage dans les moments difficiles, Editions de la Table Ronde, 2002) appelle cela le Seigneur de la Forme car « il représente la façon dont on regarde le monde extérieur pour en faire un terrain solide. »

Pour mieux le connaître « on peut commencer à prêter attention à ses propres méthodes de fuite. C'est-ce que je fais quand je me sens anxieux et déprimé, quand je m'ennuie ou que je me sens seul?
Est-ce que je me mets à acheter un tas de trucs en guise de thérapie pour m'en sortir? Ou bien est-ce que je me tourne vers l'alcool et la nourriture? Est-ce que je me réconforte avec la drogue ou le sexe, ou bien est-ce que je recherche l'aventure? Est-ce que je préfère me retirer dans la beauté de la nature ou dans l'univers exquis que procure un livre vraiment bon? Est-ce que je remplis l'espace en donnant des appels téléphoniques, en surfant sur le Net ou en passant des heures devant la télé? Certaines de ces méthodes sont dangereuses, certaines pleines d'humour, d'autres sont tout à fait salutaires.
»

Vous comprenez mieux de quoi je veux parler quand j’évoque ces petits comportements addictifs, qui peuvent pourrir notre vie & elle de nos proches. Car ces petites addictions qui nous permettent de fuir la réalité, ne répondent pas à nos souhaits de sérénité et nous imposent de les augmenter sans cesse.

Qu’importe si elles paraissent positives (aller dans la nature, se retirer dans un monastère) ou négatives au niveau santé (alcool, drogue) ou social (Jeu, consumérisme exacerbé), « ce qu'il faut retenir, c'est qu'on peut faire un mauvais usage de n'importe quelle substance ou activité pour fuir l'insécurité.
Une fois devenu accro du seigneur de la forme, on crée les causes et les conditions de l'escalade de la souffrance. On ne peut obtenir aucune satisfaction durable quel que soit l'effort fourni. Au contraire, les sentiments mêmes auxquels on essaie d'échapper ne cessent de se renforcer.
»

Alors tout est il perdu ?
Non, dans le bouddhisme, même dans le pire des 6 mondes (états) « psychologiques » (les enfers) il y a un Bodhisattva qui nous montre que notre souffrance vient de nous même et que nous avons les capacités de la faire cesser.

Pour cela la vigilance sans jugement est nécessaire, même pendant ces périodes d’addiction, même sans chercher à les bloquer. 
L’important « est de prêter attention à ce que l'on fait. Sans porter de jugement, on s'entraîne à prendre acte avec bienveillance de tout ce qui peut se passer. A la longue, on peut décider de cesser de se faire du mal avec les mêmes vieilles ficelles » et de s’en retourner vers le monde, vers la réalité.

Comme Zarathoustra (Friedrich Nietzsche, Ainsi Parlait Zarathoustra, Editions Gallimard, 1971) qui est retiré du monde pour jouir de son esprit et de la solitude et qui a un moment finit par dire « De ma sagesse voici que j’ai satiété, telle l’abeille qui de son miel trop butina, de mains qui se tendent j’ai besoin. »

Ce n’est pas si difficile le plus dur est d’avoir dans ces moments là, de la compassion vis à vis de soi .

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Commentaires
L
Tu as très bien résumé ce que je cherchais à dire, Merci, il ne s'agit pas tant de combattre que de conscientisé ce qui se passe et après de faire le libre choix.<br /> La fuite devant un danger non maîtrisable, comme l'explique Laborit est en effet SALUTAIRE, la fuite en tant que "soupape de sécurité" prouve que l'énergie n'est pas conscientisée par ailleurs, etlà de la conscience au quotidien semble nécessaire.<br /> <br /> L'essentiel est en effet de rester centrer, avec douceur, sûrement, mais pas obligatoirement. Parfois c'est assez fort, qd tout à coup on "prend conscience", être zen pourrait être dans cette conscience et cette ouverture, ce n'est pas dutout être dans une doucereuse douceur continuelle.<br /> Etre "conscient" au milieu du désert du Darfour, je ne crois pas que cela soit possible d'une manière "douce"<br /> Il faut (comme le disait l'Abbé Pierre) cultiver notre capacité à la colère (c'est à dire à la conscience forte des injustices)<br /> <br /> L'ex-centr-icité me semble un piège (que je connais bien) car elle nous sort du centre<br /> mais ceci dit paraître ex-centrique peut être salutaire pour donner un "coup de foudre" (vajra) dans une situation qui perdure et nuit à l'ensemble<br /> la voie du paradoxe est en ce sens excentrique, elle nous sort d'un système "fermé" nous donnant deux choix antinomiques et impossibles l'un comme l'autre, nous obligeant à nous ex-centrer pour trouver une troisième voie.<br /> <br /> Merci de ta fidélité dans tes passages Elise, et bises à vous deux
L
La peur me semble plutôt une réponse "habituelle" qu'on se donne en fonction d'expériences précédentes. Je ne crois pas qu'on va chercher dans la peur, la fuite de la présence, mais qu'au contraire la peur est une réponse à une situation. le pb est que la peur ne répond à rien puisqu'elle est prédiction sur un futur qui n'existe pas. La fuite physique (face à un danger non maîtrisable) est par contre une réponse adaptée (voir le livre de Labortidont parle Elise plus loin)<br /> <br /> Qu'en penses tu toi ? (ou vous autres )
E
Il n'est pas toujours facile de reconnaître nos comportements d'évitement. Une fois ces derniers identifiés , je crois qu'il ne faut pas effectivement les combattre à tout prix mais être "en conscience" au moment où nous les cherchons, au moment où nous les vivons. Ils sont aussi la nécessaire soupape de sécurité lorsque nous sommes incapables de faire face à une situation trop anxiogène .<br /> L'essentiel n'est -il pas d'apprendre à se recentrer en douceur et à se réapproprier ce qui fait notre essence personnelle sans culpabiliser sur ces digressions qui composent notre orbite de vie.<br /> Henri LABORIT a bien expliqué me semble t-il ces réactions quasi-physiologiques dans son livre: "Eloge de la fuite"<br /> L'excentricité un peu non pour se perdre ou se diluer mais pour mieux se retrouver...<br /> <br /> Bises<br /> Elise <br /> E&M
G
Bonjour <br /> la peur n'est t'elle pas une addiction ?
L
Excellent exemple<br /> <br /> chaleureusement
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