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Lung Ta Zen
Lung Ta Zen
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19 avril 2008

Comment changer son regard sur des évènements douloureux.

cerf_volant

  Carte de voeux © Mécénat Chirurgie Cardiaque


(Tout d'abord je vous prie de m'excuser de mon peu de présence sur le blog, et aussi du coup de la longueur des billets, mais cela vous laisse une semaine pour les lire ;-) )

La vie sera toujours composée de plaisirs & de douleurs entremêlés. La clé de la sérénité repose donc en nous, dans la façon dont notre esprit aborde notre existence. Souvent pris dans le stress de la vie quotidienne, le travail, la famille, nous disons « que nous n’avons pas le temps, pas le choix de faire autrement ! » et nous continuons à vivre angoissés, malheureux, déprimés. Et parfois la « vie » nous fait un cadeau, elle nous offre une épreuve particulière (décès d’un proche, départ de quelqu'un avec qui nous étions en relation, maladie, perte d’un emploi, d’une maison, dépression...) qui tout à coup, va nous faire voir l’existence autrement, fragile et précieuse.

 

Dans le bouddhisme il existe entre autres, deux grandes façons d’aborder les évènements pour élargir sa conscience. Elles sont vraiment très différentes mais ne s’opposent pas et peuvent même être vues d’une manière complémentaire. La première je l’ai surtout vue dans le bouddhisme Tibétain et principalement dans l’école Gelougpa, et la seconde plus dans le zen et aussi dans le Dzogchen Tibétain.

La première pourrait être nommée « méditation analytique ». Il s’agit d’analyser en fait le plus objectivement possible le comportement négatif (colère, dépression, envie, rejet) qui nous anime. Malgré la difficulté des premières tentatives, cette analyse permet de voir qu’aucune situation n’est en soi totalement bonne ou mauvaise, que même dans des situations difficiles nous pouvons trouver un tant soit peu de satisfactions (familiales, relationnelles, professionnelles, dans ce que nous avons déjà fait..) qui bien souvent apportent déjà suffisamment de bien-être, si nous étions pas dans un « toujours vouloir plus ».
Et/ou, que cette difficulté est le pendant d’un bienfait (difficultés à élever un enfant mais aussi plaisir à d’autres moments, d'avoir un enfant, emploi difficile mais pas de chômage...). On peut aussi regarder combien de personnes dans le monde vivent des situations bien plus difficiles que la notre (18000 enfants meurent chaque jour de faim dans le monde, près d’un milliard d’êtres humain n’a pas accès à l’eau potable). In fine nous pouvons regarder aussi les éventuels bienfaits que nous procure en effets secondaires notre souffrance ! Par exemple elle peut permettre qu’on s’occupe enfin de nous.
Mais comme le dit le Dalaï Lama « Il ne faut pas confondre satisfaction & passivité ! » c’est à dire que de mener cette analyse ne doit pas nous faire devenir fataliste et nous empêcher de nous engager pour améliorer notre sort et celui de tous les êtres vivants. Et le fait de s’engager, va donner un nouveau sens à notre vie et transmuter la souffrance morale qui peut exister (Freud parlait de sublimation, on parle aujourd’hui de résilience).

La seconde voie est plus centrée sur la conscience et l’attention. En fait là où nous posons notre attention, là est notre conscience ! C’est le processus qui va permettre par l’hypnose par exemple, de ne plus sentir de douleurs en déplaçant la conscience.
Richard Moss utilise une métaphore très intéressante : « Imaginez que votre respiration (ou toute émotion ou douleur) est comme un grand cerf-volant planant dans le ciel de votre esprit. Ce qui retient le cerf-volant est un fil que nous pouvons appeler « attention » (si nous lâchons ce fil- relâchons notre attention - la respiration sort de notre champ de conscience, exactement comme le cerf-volant tomberait). Ainsi, faites attention à votre respiration et essayez de devenir conscient de cette attention elle-même. Maintenant, détournez votre attention de votre respiration et ramenez-la au « fil ». Qu'expérimentez-vous? Qui ou quoi tient le fil de votre attention ? »
En fait quand on pratique ce genre d’attention les réponses qui viennent à qui ou quoi tient le fil se rejoignent paradoxalement de « rien » à « un grand tout spacieux». Cette pratique peut être menée sur toute émotion qui surgit du passé, toute peur du futur ou toute douleur du présent, et qui tient le fil est toujours dans le présent, ineffable.
Et finalement dans le monde de l’impermanence dans lequel nous vivons, cet espace vide et plein à la fois, que nous trouvons au bout du « fil » (attention) est toujours là et signe peut-être le mieux ce que pourrait être le moi ou le non-moi (non ego) ou mieux encore : la vacuité.

Peut être nos premiers pas concrets vers la sagesse ?



Poser le vide

Ce à quoi je m'attache
devient ma réalité
aussi longtemps que je le tiens.

Si "je" lâche le fil
où va ma souffrance ?
"je" prend le risque de la perdre
et en la perdant
que reste-t-il de " je " ?

Lâcher le fil
c'est d'abord reconnaître
que" je" le tiens
Pour lui donner le droit
d'aller ailleurs.

Là où tout revient au Même
y compris Moi .

Pour que l'un
donne naissance à l'autre
ne faut il pas que ce pose le vide .
Cet espace qui permet d'accueillir
ce qui Est.

Lilou

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Commentaires
L
Le blog va un peu hiberner (oui je sais on quitte l'hiver ;-) ) mais j'ai aussi besoin de me recentrer , de prendre plus de temps pour la pratique, et le net me prenant bcp de temps je lâche un peu de ce côté, donc la newsletter risque d'en souffrir.<br /> <br /> Ta recherche est riche bien que méritant d'être un peu plus précisée (pour toi) en effet l'ordre dans lequel tu indiques cela me semble "inverse"<br /> bien qu'on puisse commencer par la Libération ! ;-)<br /> c'est en tout cas l'objectif de la méditation (ni plus ni moins ;-) )<br /> <br /> Pour avoir des pensées positives, tu peux en trouver sur le net, sur de très bons sites et très sympathiques, néanmoins si qq chose en toi "bloquait" ces pensées positives cela voudrait dire qu'il faudrait entreprendre un travail sur son histoire, sur ce qu'on est<br /> <br /> Avoir la paix et la joie sont en effet un chemin (un facteur on dit aussi) et un effet vers et de la libération<br /> <br /> Pour la "libération" (qui serait encore à définir, car chacun entend il la même chose ?) le mieux est de s'engager dans la pratique dela méditation si cela te convient, mais d'une manière guidée, avec qqn de compétent, dans un groupe.<br /> <br /> Tu peux pour cela prendre contact avec un dojo zen s'il y en a un dans ta ville ou un centre de bouddhisme tibétain par exemple.<br /> <br /> le faire à distance ou par "correspondance" ou par le net, me parait difficile concrètement (j'ai d'ailleurs supprimé mon blog la voie/x du silence pour cela), tu peux par contre si il n'y pas près de chez toi de centres, prendre contact avec l'association Un Zen Occidental (voir dans liens / Zen colonne de droite)qui propose un très beau programme "Toucher le coeur" avec un accompagnement très sérieux.<br /> <br /> Mais ceci dit à un moment il faut se confronter à la pratique et même il me semble, à la pratique de groupe<br /> <br /> je reste à ta disposition par mail si tu le souhaites<br /> <br /> cordialement
L
Il faudrait (et le paradoxe est là !) définir ce qu'est AIMER<br /> <br /> Oui on peut prendre conscience de l'interdépendance et aimer concrètement tout le monde, et néanmoins ne pas accepter tout et n'importe quoi comme comportements ! Comme le parent peut réprimander et aimer son enfant.<br /> <br /> QUant à ce qu'on rejette qui soit le moteur de notre vie, heu, oui, enfin pas que ça ! ;-)<br /> <br /> C'est sûr que c'est plus simple dans le jardin, mais la question est ne vit on que dans le jardin ?<br /> Peut on encore vivre heureux cachés ? ;-)<br /> <br /> Mais en tout cas ne surtout pas abandonner le jardin ! hahaha ;-)<br /> <br /> bises
C
Bonjour,<br /> <br /> je vous remercie beaucoup pour votre site !<br /> je recherche une voie pour me libérer et pour obtenir la paix et la joie en moi et avoir des pensées positives !<br /> <br /> Avez vous des thèmes pour nous guider sur Newletter ?<br /> ou avoir un guide afin de chiminer avec lui sur internet !<br /> <br /> Bien amicalement<br /> <br /> corinne
A
J'ai relu et en plus de l'excellent texte j'ai beaucoup aimé l'expression poétique de Lilou. Amitié chaleureuse.
M
Lungta a plusieurs fois évoqué ici l'enseignement du Lojong.<br /> A ctuellement vous pouvez suivre sur le net un enseignement , une explication, sur le lojong, l'entrainement de l'esprit en sept points,d' Atisha: faire "sangha rimay lodjong articles récents" une fois la page trouvée, déroulez, et chercher sur la droite" articles récents"<br /> bises
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