LES FRUITS DE LA MEDITATION
Une petite histoire pour commencer, qui parlera à tous ceux qui ont eu ou qui ont des enfants très jeunes et demandeurs d’activités :
« Depuis plus d'une heure, Manon (6 ans) est juchée sur le dos de son père qui marche à quatre pattes pour jouer à l'autobus.
Le père, qui en a assez de se tenir dans cette position, annonce:
- Il est minuit et demie. C'est le dernier bus de la soirée.
Il fait encore une fois le tour de la salle de séjour puis dépose sa petite fille à terre, se redresse et va s'asseoir sur le canapé.
À ce moment, la gamine, se tournant vers lui, lève le bras en criant:
- Hep, taxi! »
Je crois que notre mental est un petit peu comme cette petite fille, c’est à dire que lorsqu’on pense qu’il va nous laisser en silence, il se manifeste à nouveau par autre chose. D’autant plus qu’il peut puiser à volonté dans les émotions refoulées du petit enfant que nous avons été.
Alors il ne s’agit pas de laisser tomber cet « enfant fou », car il faut qu’il apprenne à se calmer avant qu’on puisse atteindre une plus grande sérénité. Voici ce qu’en dit Bokar Rimpoché (La Méditation, conseils aux débutants:, Editions Claire Lumière, 1985) :
« Dans un premier temps, notre esprit ne pourra guère rester stable et au repos bien longtemps.
La persévérance & la régularité conduisent cependant à développer progressivement le calme et la stabilité. Nous nous sentons aussi plus à l’aise physiquement & intérieurement.
D'autre part, l'emprise des circonstances extérieures, heureuses ou difficiles, actuellement très forte sur nous, vient à diminuer et nous leur sommes moins asservis. L'approfondissement de notre expérience de la vraie nature de l'esprit a pour effet que le monde extérieur perd de son influence sur nous et devient inapte à nous nuire.
Le chemin de la méditation comporte deux phases :
la première dite chiné (la pacification mentale), apaisant graduellement notre agitation intérieure;
la seconde dite lhaktong (la vision supérieure), conduisant à déraciner la saisie égocentrique, fondement du cycle des existences. La voie intérieure, et elle seule, mène à l'Eveil ; aucune substance ni aucune invention extérieure n'en a le pouvoir. »