TROUBLES AMOUREUX
En lisant les troubles amoureux que déclenchait Goliarda Sapienza, telle qu’elle les décrit, même très jeune, dans L’art de la joie (Editions Viviane Hamy, 2005) :
« Il faut que nous nous arrêtions là, maintenant, petite fille. Même si tu es une moins que rien, je ne veux pas te démolir la vie. Remets ta culotte et file. Profite de ce que j'aie réussi à me remettre la tête en place quand tu me l'avais fait perdre. Oh, bon Dieu, tu me l’as vraiment fait perdre. Qui l'aurait cru ? Tu es attirante, vraiment attirante, mais je ne veux pas te démolir la vie. Debout et file ! »
Je me disais que l’émotion amoureuse était une émotion très forte nécessaire pour compenser la confusion que fait naître l'amour physique dans notre esprit, sinon cela serait invivable.
Et la preuve, si nous nous sommes faits notre propre film, et que tout à coup ce sentiment cesse de la part d'un des deux (rupture) nous nous retrouvons face à notre seul désordre mental & cela EST invivable, à tel point qu’on peut en souhaiter mourir.
Et finalement je trouve que l’on vit toujours ainsi, pour éviter la souffrance que notre anxiété perpétuelle crée nous sommes toujours à la recherche d’un expédient pour la compenser.
Mais ce n’est pas ainsi qu’on vit, ce n’est pas ainsi qu’on peut atteindre la paix.
« Si nous demeurons dans l'agitation, nous ne pouvons avoir une haute opinion ni de nous-mêmes, ni du monde, ni de la vie! A aucun niveau ni sous aucun prétexte, l'agitation ne peut être un modèle, encore moins un état permanent d'être.
C'est pourtant bien ce qui se passe actuellement. Et c'est pourquoi le monde va à la dérive. Car on confond les effets et les causes.
La cause initiale et ultime de la vie, c'est la paix. Nous voulons croire que l'état initial et ultime de l'esprit est également la paix.
La seule manière d'adhérer réellement et sincèrement à la vie, c'est de croire à la paix de l'esprit et de l'âme. »
Jean-Claude Sergent, Observer l’esprit, Editions Calmann-Lévy, 1995