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Lung Ta Zen
Lung Ta Zen
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19 février 2007

A QUEL MOMENT RENAISSEZ-VOUS ?

rinascite_2
"RINASCITA" par Susanna Viale © huile sur toile

Nous avons vu récemment le concept de « vacuité » qui est justement tout sauf conceptuel, mais il nous faut bien utiliser des concepts pour chercher à se faire comprendre. Ce n’est déjà pas si simple

S’il y a un outil qui doit nous aider à passer du stade de la compréhension intellectuelle et conceptuelle de la vacuité au stade « consciemment vécu », il doit sûrement s’agir de la méditation  puisque le Sakyamuni a insisté sur cette pratique. En quoi peut-elle nous aider ?

Quand on se pause, avec tranquillité, on peut voir tout ce qui défile dans notre tête et que nous occultons d’habitude bien que cela soit la racine de beaucoup de nos actions. Nous pouvons apprendre à laisser passer tout cela, comme les nuages dans le ciel (image souvent utilisée) sans les retenir.
Mais même cela est difficile, souvent en méditation, alors que  nous savons que nous ne devons pas  nous accrocher à ces réactions, nous laissons notre mental vagabonder comme à son habitude.

Pourtant ce qui est réconfortant avec la méditation c’est que même lorsque nous abandonnons cette « observation neutre » nous en avons conscience. D’autant plus que va durer notre pratique. Nous pouvons tout à loisir voir comment nous fuyons la conscientisation, comment nous nous protégeons sous des idées préconçues.

Ainsi la méditation n’est jamais « ratée » (cela impliquerait l’obtention d’un résultat futur) mais est toujours conscience, même de son « inconscience ». Il suffit d’avoir pratiqué un peu, d’avoir par moment touché du doigt cette observance neutre et sereine, pour savoir que même lorsqu’on se renferme dans ses propres errances, il existe une ouverture spacieuse et ample à notre portée de main (ouverte, bien sûr )

Et c’est ainsi que je vis mes pratiques de méditations quotidiennes comme des « petites morts » qui sont perte de la vigilance & des renaissances qui sont la conscientisation de cet « oubli de vie », de cette fermeture à la vie. Et pour renaître il faut s’autoriser à mourir.

« A quel moment de votre journée êtes-vous vivant ?
A quel moment êtes-vous mort ?
A quel moment renaissez-vous ?
»
Pascale Senk, « Soyez Yin, développez votre part féminine pour un meilleur équilibre », Presses du Châtelet, 2002

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Commentaires
L
La naissance, moment magique où on "touche" la vie, instant qui m'a toujours boulversé, au moins 4 fois dans ma vie !<br /> Dans une prochaine vie je suis "sage-femme" !!!<br /> <br /> La douleur peut être un éventuel sujet de méditation, comme d'autres sujets, il ne faudrait pas non plus réduire la méditation à la douleur ;-)
L
Oui accueillir est plus adapté qu'accepter<br /> Je parlais de "ne pas penser" quand la douleur est trop impotante car tout le corps se fixe sur cette douleur, mais je ne crois pas qu'il soit possible de "ne pas penser", on peut déjà ne pas penser inconsciemment et c'est déjà pas si mal si on arrive à cela.
J
Bien oui, quand je me sens poussé à venir prendre mon café du matin chez toi c'est qu'inévitablement j'ai quelque chose à venir en retirer.<br /> J'avou que je lis souvent en biais pour assimiler à petites doses mais là (suis-je hors contexte?) je réalise tout à coup que la méditation est proche de ce que j'ai vécu à mes 4 accouchements.<br /> Ne focuser que sur la contraction qui devenait de plus en plus forte et douloureuse, tout en restant pour le reste de mon corps, totalement décontractée et muette.Avoir l'impression d'être dans le douleur pour l'acceuillir etl'observer.Certain pourront dire: oui mais tu attendais une naissance! Bien sûr mais durant les contractions je n'avais que "l'acceuil" (et non la résignation)en tête.<br /> La douleur est-elle donc une aide à la méditation? Nous permet-elle de bien cerner une partie du corps pous s'y concentrer en oubliant le reste?<br /> <br /> En fin de semaine j'ai écouté une entrevue sur la méditation. Il parrait qu'il en existe plusieurs sortes (y'a peut-être que moi qui ne le savait pas?!!)<br /> Puis une phrase m'a fait réfléchir: "la maladie est un cadeau mal enveloppé pour nous dire qu'on est sur la mauvaise route"<br /> Je trouve que ça rejoint le commentaire de Lilou, n'est-ce pas?<br /> "...mon corps ... a mis en place ce à quoi j'aspirais profondément sans parvenir à le trouver..."
L
Bien sur lung Ta..ton parcours résonne en moi aussi..tant sont curieux les chemins de la présence à Soi.<br /> J'ai souvent le sentiment ainsi que mon corps, tel un gardien dévoué qui impose un ordre , a mis en place ce à quoi j'aspirais profondément sans parvenir à le trouver . Mon Etre avait un besoin impérieux de présent, comme toi peut être de silence ..pour avancer vers plus de lumière .<br /> Depuis que je travaille non plus contre mais avec ce corps ,il ne cesse de m'étonner, en guide sûr ..puisque à présent c'est le coeur qui se manifeste ..Tout un programme .
A
C’est amusant car en faisant une faute de frappe tu as écrit "moya" qui est un mot d’amour yougoslave - dit-on encore « yougoslave » ? - à la place de Moyra.<br /> C’est difficile de ne pas penser (alors » trop » penser je n’en parle pas !)<br /> bien difficile aussi d’accepter la douleur comme découverte intime, il me semble pourtant que c’est la seule réponse ( sous réserve de ne pas confondre acceptation et fatalisme)<br /> Peut être pourrait on dire « accueillir » plutôt que accepter qui sous entend un consentement.<br /> <br /> « La souffrance a toujours revendiqué sa place et ses droits, peu importe sous quelle forme elle se présente. Ce qui compte c’est la façon de la supporter, savoir lui assigner sa place dans la vie, tout en continuant à accepter cette vie. (…)  Il faut devenir aussi simple et aussi muet que le blé qui pousse ou la pluie qui tombe. Il faut se contenter d‘être«  (Etty Hillesum).
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