MELONG
« in girum imus nocte et consumimur igni » (Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu) Guy Debord
Dans le bouddhisme Mahayana (le Grand Véhicule) nous avons une personne qui nous sert de « repère », de phare dans la nuit, qui permet de savoir où on se positionne quand on est perdu, voir qui nous guide en dehors des fonds rocheux où l’on risque de se perdre.
En termes orientaux on peut l’appeler le Gourou, le Lama, le Maître, je préfère l’appeler comme certains « L’Ami Spirituel ».
Quand nous empruntons le chemin de la spiritualité, nous nous fixons un cap, et souvent nous nous « perdons », le fait de penser à cet ami est comme un « aide mémoire » pour se recentrer.
Quand on est perdu, qu’on a l’impression d’avoir quitté la voie, que nous nageons dans les plus grands troubles, justement il est toujours là au moment opportun, sa présence nous éclairant sur la manière d’agir.
Il nous dit un mot, une phrase, celle qu’on attendait ou au contraire qu’on ne souhaitait pas voir venir, mais en tout cas celle qui est comme la clé manquante pour tenir la voûte de nos soucis présents, la pièce manquante au puzzle pour voir apparaître l’image de l’être aimé.
Il est lumière, phare ou simple chandelle, qui dans le noir, nous permet de voir où on pose les pieds.
Il est le bras qui se tend pour nous tirer quand nous perdons espoir, et grâce à ce geste nous franchissons un nouveau col, & découvrons un nouveau paysage grandiose.
Il est humble malgré ses qualités démontrées, calme, sachant trouver les bons mots, les bonnes méthodes. Il ne se décourage pas devant nos impasses, persévérant, il est plein de compassion face à nos incertitudes.
Et surtout il a réalisé la vacuité qui n’encombre pas la relation de peurs ou d’attachements égotiques de sa part, il est comme un miroir pour notre être profond.
« Bien que tu aies des yeux pour voir autrui, il te faut un miroir pour te regarder » (Proverbe tibétain)
Miroir (Mélong en tibétain) qui nous permet de voir qu’au delà de la figure de l’Ami Spirituel, c’est notre esprit, la claire lumière que nous prenons pour Maître :
« A la fin, je pris comme maître mon esprit » Shabkar