Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Lung Ta Zen
Lung Ta Zen
Archives
24 janvier 2007

QUAND LES CONDITIONS SONT SUFFISANTES

Chaenomeles_japonica_

Face à la mort d’un proche nous sommes désormais seuls. Dans le passé les rituels de deuil permettaient de partager cette souffrance d’une manière plus collective. Mais dorénavant c’est en nous qu’on doit principalement trouver le réconfort face à cette douleur qui nous renvoie face à notre propre impermanence.

Cette peur de notre mort se base sur la conception de mort comme « fin ». Et face à ce terme nihiliste nos émotions ne « tiennent plus la route ».
D’un point de vue bouddhiste la vision de la mort est différente. Naissance & mort sont des concepts que nous assimilons et qui nous font souffrir, mais le Bouddha a dit  qu'il n'y a ni naissance ni mort; ni allée ni venue; ni identique ni différent; ni soi permanent, ni annihilation.

Voilà une petite histoire racontée par Thich Nhat Hanh dans son livre « Il n’y a ni mort ni peur » (Editions de La Table Ronde, 2002) : 

« Dans mon ermitage en France, il y a un japonica, un cognassier japonais. Cet arbuste fleurit généralement au printemps, mais je me souviens d'une année où l'hiver avait été assez clément et les boutons de fleurs étaient apparus plus tôt que d'habitude.
Mais une nuit, il y a eu un grand coup de froid et le lendemain matin, pendant la marche méditative, j'ai remarqué que tous les bourgeons avaient gelé.

Quelques semaines plus tard, le temps est revenu au beau. En marchant dans mon jardin, j'ai vu qu'il y avait de nouveaux bourgeons sur le japonica manifestant une nouvelle génération de fleurs.
Je leur ai demandé:

«Êtes-vous les fleurs mortes avec le gel ou êtes:vous d'autres fleurs?»

Les fleurs m'ont répondu: «Thây, nous ne sommes pas les mêmes, mais nous ne sommes pas différentes non plus. Quand toutes les conditions sont réunies, nous nous manifestons, et quand les conditions ne sont plus réunies, nous nous cachons. C'est aussi simple que cela. »

C'est ce que le Bouddha a enseigné. Quand les conditions sont suffisantes, les choses se manifestent. Quand les conditions ne sont plus suffisantes, elles se retirent. Elles attendent le moment opportun pour se manifester à nouveau. »

Publicité
Commentaires
L
Merci pour ces images très justes...<br /> <br /> ... de l'eau de la rivière, Démocrite dans l'antiquité avait déjà médité ce bel exemple,<br /> <br /> ... la richesses à partager dans la continuité de ce qui Est magré la tristesse du départ de l'être aimé<br /> <br /> ... & ce texte pour ton père, Arthémisia !
S
J'entends bien cette experience avec les fleurs du cognassier japonais: "...nous ne sommes pas les mêmes mais nous ne sommes pas differentes non plus"..<br /> ça n'a peut etre rien a voir mais ça me fait penser à l'eau de la rivière...<br /> On regarde la rivière et l'eau couler...ce n'est pas la même eau qui coule et pourtant c'est la même rivière...
L
" quand les conditions sont suffisantes nous nous manifestons .."<br /> et tout se suit,s'enlace, se ponlonge en un flot de vie ..<br /> Si bien que face à l'absence physique d'un être cher ma tristesse m'a toujours semblée égoïste, inadaptée..tant il y a de richesses à partager dans la continuité de ce qui Est .<br /> Merci Lung Ta pour ce partage .
A
Bonjour Lung Ta,<br /> moi aussi je crois aux nouvelles rencontres ...<br /> même celles avec les êtres disparus corporellement...<br /> Pour preuve voici un court texte que j'ai écrit après le décès brutal de mon père. <br /> Pour info ,l'exposition de Claudio Parmiggiani dont je parle, était constituée de plusieurs salles qui avaient été totalement enfumées et dans lesquelles ne restaient que des vestiges de suie sur les murs et d'une dernière salle entièrement blanche au sol recouvert d'une très épaisse couche de pigment jaune d'or...<br /> <br /> <br /> <br /> On se retrouve<br /> <br /> <br /> Aujourd’hui j’ai offert des fleurs à mon père, <br /> Un poème de Hermann Hesse, <br /> Le Printemps de Botticelli.<br /> <br /> Tu n’es pas parti.<br /> Vu une exposition de Parmiggiani :<br /> des murs recouverts de suie, <br /> un cheminement dans la nuit. <br /> Là-haut, c’est toi qui luis.<br /> <br /> Cette lumière est douloureuse, <br /> Mais elle envahit l’espace,<br /> et sur les murs on se retrouve<br /> face à face.<br /> <br /> Mes meilleures pensées vont vers toi Lung Ta et aussi vers...lui.<br /> Baisers<br /> Arthi
Publicité