RESPONSABILITE & SOLIDARITE
Les religions & philosophie ont souvent fait l’hypothèse d’une vie après la vie, le bouddhisme n’est pas en reste qui parle de réincarnation (je simplifie). En fait ces croyances à des degrés divers permettent d’envisager son existence actuelle d’un point de vue plus responsable.
Pour faire une métaphore, je dirais qu’en occident jusqu’à il y a peu (et sûrement pour beaucoup, toujours) on gaspille l’eau sans problème (laisser couler le robinet, utiliser de l’eau potable pour vider les WC…) parce qu’il n’y avait aucune raison de s’inquiéter du futur puisque l’eau coulait à foison par des robinets à domicile.
Dans l’Himalaya quand vous devez vous remonter sur un dénivelé d’une 30nne de mètres, à 500 m minimum de la maison, un jerrycan d’eau de plus de 20 kgs sur votre dos , vous faites ensuite attention à la façon de dépenser cette eau, avec parcimonie.
L’implication directe sur le produit utilisé amène une autre responsabilité. Il en est un peu pareil si on mène une vie nihiliste, sans suite après la mort, où si on se rend compte que tout est lié, et que ce qui se passera après la mort est lié à ce qu’on met en place ici et maintenant.
Pour ma part je prends la réincarnation comme une croyance, c’est à dire que rien ne prouve que ce soit la réalité, mais c’est une construction qui me semble possible et en tout cas aidante.
Il n’empêche qu’il me semble que même s’il n’y a rien après la vie, c’est notre façon d’agir qui donne du sens à l’instant présent.
Un autre exemple / métaphore : pour avoir dirigé des centres de vacances pendant plusieurs années, je voyais bien que ce que retenaient les jeunes de leurs séjours, n’étaient pas la consommation d’activité, mais les moments où ils avaient du lutter ensemble solidairement contre les intempéries par exemple. Une tempête qui fiche en l’air le camp, une marche un peu longue et un peu dure où il faut soutenir les plus faibles ou les plus jeunes.
La « force » des actes posés amenant alors un sens plus fort à ces moments.
Je ne suis pas du genre, comme cela semble être la mode actuellement dans certains discours politiques, à dire que 68 a « cassé » toutes les valeurs fondamentales de la société occidentale (68 n’a été que l’émergence d’un mouvement d’individualisme libérateur, déjà en cours) mais il est certain que les violences égoïstes actuelles (il suffit par exemple de voir le comportement des automobilistes en général) peuvent être aussi liées à une perte de « sens » de la vie quotidienne et donc de responsabilité et solidarité.
Sens que le consumérisme libéral n’a pas su apporter à mon avis.