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Lung Ta Zen
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5 novembre 2008

BOUDDHISME : NON-AGIR

Osamu_Tezuka _0005

Le bouddhisme est né en Inde du Nord (près de la frontière Népalaise) il y a 2500 ans, à la même époque d'autres grands penseurs spirituels sont apparus comme Zarathustra, Confucius, Pythagore.

L'inde d'alors était une ancienne civilisation qui a été envahie en +/- 1500 avant JC par les Indos-Européens , guerriers nomades venus par l'Afghanistan et dont la culture reposait sur trois classes qu'on retrouvera dans la culture indienne : la classe des prêtres, des guerriers et du peuple.

Bien qu'appartenant à l'aristocratique classe des guerriers, Siddharta le Bouddha, profondément novateur viendra justement semer une révolution parmi ce système, cassant les classes. Il alla plus loin puisqu'il ne reconnaissait pas non plus les bases dogmatiques des Védas, cette religion amenée par ce peuple indo-européen. Il refuse de reconnaître l'Atman, l'âme,  Brahman, le concept de Soi Suprême  & combattit le régime des castes

C'est d'ailleurs cette opposition à cette culture qui fit que le bouddhisme après son apogée sous l'empereur Ashoka (de +/- 300 à 200 avant Jésus-Christ) disparut bien vite. La dernière grande université bouddhique (Nalanda) qui va décliner à compter du IX° siècle va disparaître au XII°siècle suite à l'invasion musulmane, ayant essaimé au Tibet & chine entre autres (des étudiants venaient de Birmanie, Indonésie).

On peut dire que le règne d'Ashoka représente ce qui est de plus élevé dans la mise en pratique du bouddhisme et de la non-violence (Ahimsa) dans la contduite d'une nation. Il propagea les valeurs du bouddhisme (non-violence, compassion, végétarisme, soins aux plus démunis).

Bien qu'il n'ait jamais mené de guerre de religion en cherchant à convertire les peuples par la force (le Dalaï Lama actuel dit encore qu'il faut garder sa religion si elle nous convient), le bouddhisme n'a ensuite pas toujours été du côté des plus faibles. Dans la société théocratique moyenâgeuse du Tibet jusqu'au début du XX° siècle les moines ont été au service pour beaucoup, d'une exploitation du peuple. Le précédent Dalaï Lama (le XIII° : Thubten Gyatso - 1876/1933) avait déjà cherché à moderniser son pays en redonnant les terres au peuple, mais l'aristocratie s'y était opposée pour garder ses privilèges. Le Dalaï Lama actuel (Tenzin Gyatso - 1935/) n'a pas eu le temps de continuer l'oeuvre de son prédécesseur avec l'invasion des Chinois qui "libérèrent" le peuple de la manière violente que l'on connaît.

Mais au delà de la recherche de la libération de la souffrance d'un point de vue sociétal le bouddhisme est une voie paradoxale qui amène une révolution dans l'ordinaire du quotidien, non en bouleversant le quotidien mais en le vivant pleinement.
C'est pourquoi cette BD cherche à nous montrer qu'il faut s'ouvrir à une autre expérience pour y goûter.

(cliquer pour agrandir)

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© Tsai Chih Chung

Dans le bouddhisme il y a trois voies d'apprentissage entremêlées que l'on appelle sîla, samâdhi & prajña : la discipline, la méditation & la sagesse.

La discipline c'est celle de rester conscient, présent.

La pratique de la méditation ne cherche pas à séparer le spirituel du quotidien mais au contraire à l'unir (le mot sanscrit Yoga est un mot issu de la langue indo-européenne qui veut dire UNIR , de ce mot est issu notre mot "joug", ce qui unit les boeufs). Nous vivons clivés entre le passé, nos racines, et le futur, qui est important pour prévoir notre vie, entre notre vie intérieure et le monde qui peut être plus ou moins agressif et dont il faut se défendre. La méditation va permettre une nouvelle qualité de relation au monde, une ouverture au moment présent. C'est une pratique où on ne cherche pas à se détacher de ce qui existe, dont nos illusions, mais au contraire à y être totalement présent.

La sagesse n'est pas une démarche intellectuelle mais un déroulement physico-spirituel qui passe par tout l'être du corps à l'esprit sans barrière, sans séparation qui permet de donner aux choses leurs justes valeurs.

Fort de ces trois portes d'accès, l'action est au coeur de la pratique, de la vie, c'est la vie. D'une manière existentialiste nous pouvons dire dans le bouddhisme que nous sommes ce que nous faisons. La sagesse est cette qualité dans la façon d'aborder le monde d'une manière concrète en tenant compte de l'interdépendance et de l'impermanence.

Tout cela est très paradoxal, puisqu'il est question d'abandon et d'action en même temps, en chinois on parle de Wu-Weï : non-agir, agir sans attachement au résultat.

(dessin déjà passé sur ce blog - cliquer pour agrandir)

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Commentaires
L
Bienvenue :))
L
Pour l'avoir mise ici je devais aussi avoir besoin de ce rappel ;))
L
Oui il faut s'aimer pour que cela pousse ;))
T
sur le blog d'une association de chats en Corse<br /> le monde est petit je trouve... ton blog est toujours<br /> très convivial bonne continuation à très bientôt
E
Merci Lung-ta pour ton article, et plus particulièrement pour cette bande dessinée "le zen dans une tasse de thé" qui me rappelle à l'ouverture sur l'autre, la vie, l'inconnu au-delà de nos préjugés. Cela deux fois ce matin, que l'on m'y invite...<br /> Bonne journée
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