Il ne reste qu’une solution : plonger !
"Le vrai plongeon des Goudes" 1998 Bas-relief par Luc Dubost ©
La plupart des religions partent en général de la notion de faute, de « chute » de déchéance, et disent donner les moyens de retrouver cet état premier et de nous sortir de notre condition humaine de souffrance. Cette notion de « péché originel » (qui peut porter d’autres noms suivant les religions) nous poursuit toute notre vie d’une manière inconsciente & au lieu de nous accepter comme des êtres déjà accomplis, nous allons toute notre vie chercher à compenser ce manque, cette perte, cette chute, par des actions, pensées, dans le monde spirituel, psychologique ou matériel.
Ainsi pour moi, le mouvement new age tout en apportant des outils efficaces (souvent tirés de longues traditions) et adaptés au monde occidental, va pourtant dans le même sens, en nous instillant que le meilleur est possible pour nous tous. La voie de la pensée positive, la « loi d’attraction » (qui fait beaucoup parler d’elle en ce moment avec le film américain « Le Secret ».) nous montrent que ce que nous expérimentons & qui peut être nommé « négatif » est lié à notre façon d’être, de penser (ce qui n’est pas faux en soi), et qu’en changeant, tout disparaîtra pour vivre dans une condition « idéale ». Mais chercher cette condition « idéale » c’est montrer qu’il y a en nous des facettes à « renier » (oublier, laisser tomber, etc...) pour trouver « mieux ». Toute technique, religieuse, new age ou autre nous pousse à chercher la solution hors de nous (pour combler ce manque présumé).
Ce que je ressens de la pratique de la méditation silencieuse, c’est qu’elle ne se pose pas en tant que technique (même si des techniques peuvent être proposées parfois) mais comme une ouverture à notre totalité, à cet être accompli que nous sommes déjà comme le dit John Welwood : « Ton être même est le maître parfait. Reconnaissant ta nature, porte cela en ton coeur. » Et dans cet espace d’amour & ouverture nous pouvons accueillir toutes nos parties, même celles que le « professeur » a ancrées en nous, toutes ces contraintes qui nous limitent. Et c’est en demeurant présent à tous ces aspects que nous pouvons créer une nouvelle relation avec eux. Et c’est de la qualité de ce contact que nous allons créer que va dépendre la souffrance qui en résultera ou pas. Comme le dit Richard Moss « Lorsque nous sommes conscient d’une insatisfaction, l’aspect de nous qui est conscient n’est pas lui-même insatisfait ».
N’ayons pas peur des « personnages de théâtres » créés par le professeur. Un vieil Italien cité par Christiane Singer disait « La loi fondamentale : à la longue il ne vaut pas la peine d’avoir été filou. » Je dirais que la peur qu’on nous a insufflée ne paye pas à long terme. Seul reste l’ouverture, l’amour, ce que plus loin, toujours Christiane Singer dit : « La seule chose qui vaille le jeu est d’avoir aimé. » Et souvent il nous faut atte(i)ndre une épreuve (maladie, décès d’un proche, séparation, approche de la mort...) pour nous en rendre compte.
Alors le mieux est de limiter les techniques pour accéder directement à cet espace d’amour. Car même chercher à « atteindre » cet espace c’est encore se créer un manque.
Il ne reste qu’une solution : plonger !
Ici & Maintenant.
Plonger
Comme un voile posé sur le monde aveuglé
mon esprit à forgé cette réalité
qui sans cesse me heurte
et que je prend pour vraie .
Tel un enfant abandonné
qui s'épuise à vouloir changer
le film qui constitue sa vie
sans savoir que l'auteur c'est lui .
Quand fatigué de chercher
je sais m'arrêter
pour de ma main toucher
simplement ce qui Est .
En cessant de trembler
pour seulement Aimer
cette vie qui me porte
et la manifester.
Comme l'enfant apprend à marcher
comme l'oiseau apprend à voler
je suis en train d'exister .
En quittant toute idée
de comment cela doit être
pour simplement plonger .
Lilou