Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Lung Ta Zen
Lung Ta Zen
Archives
8 janvier 2008

ARDEUR & APATHIE

juillard

(dessin de André 

L’énergie de vie est partout, dans la souffrance comme dans la joie, dans les névroses comme dans la sagesse.

Mais l’énergie de vie est différente des conditions de vie. Ces dernières sont la construction que bâtit le mental en fonction de ce que nous avons vécu, du poids qu’il retient de ce passé, du contexte dans lequel nous sommes, et des futurs qu’il peut envisager en fonction des peurs présentes.
L’erreur serait de croire que la libération, le bonheur seront dans ce futur, car c’est alors accepter de vivre dans la vie virtuelle créée par le mental. Or quand nous sommes pris par cette construction mentale, nous en devenons prisonnier, nous n’avons alors plus aucune place pour la créativité, pour imaginer d’autres futurs, d’autres possibles.

Sommes nous alors prisonniers de notre « destin » ?

Non car comme nous l’avons expliqué, il y a une différence entre la vie, son énergie & les conditions de vie que l’on se crée. La vie est seulement dans l’instant présent, ici & maintenant. Le poids du passé, la peur du futur nous sont ils insupportables quand nous sommes capables de revenir au présent ? Non car ils sont soit passé, soit à venir, mais ici & maintenant il y a toujours moins de souffrance que de douleurs ! (« La douleur est toujours moins forte que la plainte » La Fontaine ou « La plainte surfait toujours un peu les afflictions » Diderot).

La méditation (appelons la comme on veut suivant nos cultures) est cette capacité à revenir à la vie, ici & maintenant, à laisser tomber toute la construction emprisonnante du mental pour revenir à l’essentiel : la vie ici & maintenant.

Et quand on arrive à être au contact de la vie, dans cet instant présent, on est en capacité de sentir nos besoins. Attentif au corps dans l’instant on peut sentir ce qui est « juste pour nous » (dans tous les sens de l’expression). On sent dans nos tripes, ce qui nous fait « oui », ce qui nous fait « non », ce qu’on peut accepter, ce qu’on peut refuser.
On s’ouvre à la créativité d’autres possibles, d’autres relations envisageables pour autant de rester centré sur le présent, soulagé des poids & des peurs. On prend conscience de ce qui nous infantilise, nous enferme, nous rend soumis et de ce qui nous rend adulte, responsable & citoyen.

Bien sûr il paraît difficile au 1er abord de rester sur ce comportement, se disant que le passé et le futur (nos poids et nos peurs) vont nous rattraper, mais d’avoir pu établir cet instant présent de conscience, cela crée de la confiance en nous car nous savons que même au plus fort des peurs, nous pourrons revenir à cet instant présent et retrouver cet espace de créativité & de liberté.
L’ici & maintenant existe & existera toujours jusqu’aux portes de la mort, nous pourront, nous pouvons, toujours le contacter. Lorsque nous sommes apathiques (étymologiquement, ayant perdu la sensibilité à la vie) nous pouvons contacter une ardeur (chaleur de vie) & une joie en revenant à l’instant, en revenant à la présence, en revenant à ici & maintenant.

Cette apathie est « normale », puisque nous avons vu qu’elle fait partie de la vie. Des conditions de vie (comme le deuil) nous font obligatoirement passer par elle.
Sa durée nous sera très personnelle (pas de « norme »), mais c’est notre capacité à revenir à l’instant présent qui font que nous resterons prisonniers de cette apathie, ou au contraire que nous sentirons qu’elle est un repos nécessaire pendant un certain temps pour se reconstruire, pour retrouver le sens de la vie, pour retrouver la vie, pour être dans l’ici et maintenant, le moment présent, tout en étant capable de bâtir des projets pour nos conditions de vie.

Et quand nous sommes dans ces moments d’abattement, les paroles moralisantes ne nous sont rien, il me semble que seules deux choses peuvent nous aider : revenir à l’instant présent, à la présence au corps, à la respiration & la main posée sur l’épaule qui nous aide à revenir à cet instant.

 


Il se donne la vie ..

J'ai cueilli un oiseau ce matin
un simple oisillon tombé du ciel
fragile petite merveille
qu'un chat avait pris pour festin
et qui entre ses dents mesurait son destin.

Blottis au creux de ma main
ce petit tas de plumes juste posé là
a reconnu la chaleur de mes doigts
retrouvant peu à peu le chemin
de la vie qui battait en son sein.

Alors suivant son instinct
courageux jusque dans l'incertain
il a d'un seul coup d'aile
toujours à la vie fidèle
plongé vers son lendemain.

Il me laisse la leçon
de l'innocence et du pardon
de celui qui sait s'attacher
à ce qu'il a sans le chercher
quand la confiance se fait don.

Puisant dans chaque instant
ce dont il a besoin pour vivre
Il se donne la vie .

Lise

 abonnezvous

Publicité
Commentaires
A
ce n'est pas triste de méditer<br /> c'est moi qui le suis
L
Méditer, triste à en pleurer ?<br /> Quelle "drôle" d'idée<br /> <br /> Par contre , méditer nous ouvre les yeux sur ce qui est, et on peut avoir envie d'en pleurer<br /> Ce qui serait triste, serait de ne rien en faire<br /> <br /> bises
L
Merci pour ce commentaire et je le retournerai même en disant "d'abord revenir à l'essentiel" et éventuellement se calmer ;-)<br /> <br /> chaleureusement
A
ah?<br /> on peut avoir un cousin de méditation et s'asseoir dessus ? <br /> dire que j'pensais que méditer était triste à pleurer !! <br /> y aurait-il quelqu'un dans l'coin qui voudrait bien me servir de cousin de méditation ???????
A
J'emprunte à ce grand auteur Chinois Lao-Tsé:<br /> "Un chemin de 1000 Li commence par un pas" (Le Li est une ancienne mesure chinoise).<br /> Rester à l'essentiel, sur le cousin de méditation asseyons-nous et voyons...Dans la tasse de thé que je bois, dans l'arbre que je dessine, avec mon épouse dans cet instant de partage, avec mes filles en jouant ou lorsque la colère monte pour un rien, se calmer, revenir à l'essentiel.
Publicité