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Lung Ta Zen
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2 juillet 2007

LA DEMEURE DES DIEUX

Temple_racine
"Temple racine" photo  © Estelle Rollin

Tcheuky Sengyé, dans « Le temple tibétain & son symbolisme » (Editions Claire Lumière, 1998) nous révèle qu’une  « maison, un manoir, un château sont le fruit de l'intelligence, de l'imagination et de l'habileté des humains, bâtis pour le confort et l'agrément de cette vie. Un temple se veut, quant à lui, le reflet terrestre d'une réalité divine, la projection dans la matière pesante de ce monde de l'impalpable lumière d'un autre monde. Ainsi le temple de Jérusalem était-il l'image de la Jérusalem céleste et le Potala de Lhassa la représentation du Pot al a divin, demeure d'Avalokiteshvara.

Le nom même qu'utilisent les Tibétains pour désigner le temple, "lhakhang", en dit assez sur ce qu'il représente, puisqu'il signifie simplement "Demeure (khang) des Dieux (lha)".

C'est pourquoi, entrer dans un temple, c'est entrer dans le lieu qui préfigure notre propre vie divine. »

Et en lisant cela je pensais à notre façon de « voir » les humains & d’être en capacité de les aider si nécessaire.

Pour aider quelqu'un sans chercher à projeter sur lui nos propres désirs (nous aimerions qu’il soit de telle ou telle manière) il est nécessaire de faire preuve d’empathie ou de compassion (deux mots d’origine grecque pour l’un & latine pour l’autre qui veulent dire la même chose : rentrer dans la souffrance de l’autre).
C’est tenir compte de l’interdépendance qui nous régit, et sentir que sa souffrance nous touche aussi. D’ailleurs nous sommes tous sensibles aux mêmes besoins de base, aux mêmes manques (nourriture, boisson, chaleur, abri, affection, amour, sexualité...) même si c’est à des niveaux différents.

Pour aider quelqu'un il faut donc prendre conscience & entrer en cette souffrance. Mais de même qu’à l’entrée des temples tibétains il y a des peintures représentant les « Lokapalas » (les protecteurs), qui sont chargés de faire peur et d’empêcher des êtres malfaisants d’entrer, de la même manière la souffrance n’est qu’une antichambre de la personne, il faut donc savoir aller plus loin et voir en la personne ce noyau d’humanité sur lequel nous sommes tous bâtis et qui nous unit tous.
Centre Spirituel qui pourra se révéler quand les peurs et les souffrances auront baissé leurs gardes.

Même la « pire des  personnes » possède ce noyau. Nous pouvons ne pas admettre les actes négatifs que fait cette personne & néanmoins voir ce cœur vivant, symboliquement cette « demeure des dieux ».

Si nous ne sommes pas en capacité de le voir nous ne pourrons pas aider, mais seulement juger.

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Commentaires
A
J’ai l’impression que pour aider quelqu’un il ne faut pas l’aimer. <br /> Enfin quand je dis aimer, je veux dire <br /> - projeter mes problèmes sur l’autre et éviter ainsi de me regarder en face<br /> - agir "pour son bien"<br /> -fusionner, interpréter les émotions de l’autre, et du coup le charger de mes propres fardeaux<br /> (etc)<br /> Autrement dit, pour aider quelqu’un il faut déjà être quelqu’un soi-mm (c’est pas clair ce que j’écris, mais bon, jme comprends.. C’est déjà quelque chose..........)
L
Puissais je avoir l'art de ME le rappeler déjà ;-)<br /> <br /> chaleureusement
D
Bonjour Lungta, merci pour ce beau billet – et la forte photo -, tu as vraiment l’art de rappeler comment (re)lire notre boussole humaniste et fondamentale. Amitiés.
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